L'enfer .....
Si çà n'est pas l'Enfer, çà lui ressemblait beaucoup !
Cet après-midi, nous avons visité le musée de la Mine, à Lewarde....
On n'en ressort pas indemne !
Je ne vais pas vous asséner des chiffres, des statistiques, et des longs discours...
Juste essayer de vous transmettre l'émotion...
Ce n'est pas le site minier le plus grand, car la veine de charbon n'y est pas très importante...
mais les lieux se prêtaient parfaitement à l'installation de ce "musée"...
En ce moment, il y a une exposition de grandes maquettes, confectionnée par des mineurs principalement à base d'allumettes, de vrais chefs d'oeuvres... !
Mais la visite guidée va commencer ...
Des salles retracent la vie au quotidien, les intérieurs, le café, les vêtements, etc...
(sonorisé avec la Belle de Cadix de Luis Mariano ! rhoooo ! j'ai 5 ans !!!)
Il y a même la machine à coudre de mon arrière grand-mère.... !
Rendez-vous dans la "salle des pendus" ainsi nommée car les mineurs y suspendaient leurs vêtements de travail afin qu'ils sèchent avant le lendemain...
On nous coiffe pour la circonstance !
Et nous voilà partis : la passerelle, celle-là même qu'empruntaient les mineurs pour gagner la "cage", cet ascenseur pour l'Enfer !
Avant de s'engoufrer dans l'engin infernal, nous nous arrêtons dans l'espace jadis réservé aux femmes et aux enfants qui triaient le charbon, avant qu'il ne parte dans les wagons de transport...
Nous montons dans la "cage" et nous voilà partis pour le centre de la Terre,
à raison de 10 mètres secondes, çà va très vite, et pourtant çà nous parait interminable : la porte s'ouvre 480 mètres plus bas !!! brrrrrrrr !
Le guide nous met en condition : "il n'y avait pas d'éclairage à l'époque, seule des lampes frontales,
Au 19e siècle, les hommes travaillaient entièrement à la main, donc dans un silence relatif qui leur permettait entre autre d'entendre les bruits suspects révélant un risque d'éboulement, une présence de gaz, etc... Puis la mécanisation a apporté l'aide des machines, mais avec elles des nuisances sonores insupportables (nous avons eu droit à la mise en mouvement de certains engins, et il a fallu se boucher les oreilles, tant le bruit était intense !), de la poussière, et donc de graves maladies respiratoires.
Avant les machines, les hommes mouraient surtout d'accident en fond de mine, ou tombaient des échelles qui servaient à descendre ou remonter du fond ..... (avant qu'il y ait un ascenseur)...
Différentes époques de la mine ont été reconstituées, et çà fait réfléchir !.....
Après près d'une heure sous terre, nous regagnons la lumière, ouffffff !
Non sans jeter un oeil à l'écurie, car les chevaux étaient aussi mis à contribution au fond de la mine pour tirer les wagonnets (après que les femmes et les enfants y aient été interdits, en 1902 : car ce sont eux qui faisaient ce travail !!!)
Ils étaient aussi très appréciés pour leur instinct, ils prévenaient des dangers, et apportaient aussi de l'affection aux hommes, qui leur rendaient bien !
Ces grandes serres renferment des mastodontes de métal, pompes géantes, machines à vapeur colossales ...
L'ensemble des visiteurs est silencieux, respect pour ces hommes courageux qui ont donné une trentaine d'années de leur vie à des profondeurs impensables, dans des conditions pires que le bagne, l'Enfer sur Terre, l'Enfer sous Terre....
et souvent y ont laissé leur Vie ....
On ne peut pas imaginer, mais on ne peut pas oublier...
Une envie d'air pur nous fait rejoindre la capitale nordique par les petites routes de campagne...
Le soleil du soir (il fait encore 27° !) éclaire encore bien les petites maisons pimpantes ...
Et avant de rentrer, nous nous posons quelques instants dans le parc qui est sous nos fenêtres...
de l'air, de l'air, de l'air !!!!!
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