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le blog du goumy
21 octobre 2008

ELLE ...

Je ne me risquerai pas à faire ici un hommage à cette sainte femme, il n'y a aucun mot assez puissant
pour la décrire, pour l'honorer, j'aime seulement cette image qui traduit sa jeunesse de coeur et d'esprit...

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Puisse-t-elle continuer de là haut à montrer l'exemple et à combattre l'intolérance, la misère et la bêtise...

EXTRAIT DE OUEST FRANCE...

C'était par un beau dimanche de mai 1992. Soeur Emmanuelle allait être, quelques jours plus tard, l'invitée vedette de La marche du siècle, l'émission de Jean-Marie Cavada. Les médias se l'arrachaient.

Quand j'ai appelé son secrétariat pour obtenir un rendez-vous assez vite, on m'a dit : « Bien sûr, mais elle est tellement demandée qu'on ne peut vous proposer que dimanche matin, et encore ! Accepteriez-vous de la conduire à la messe ? » « Aucun souci, ai-je répondu, à moins qu'elle ne puisse pas monter sur un scooter : c'est mon moyen de locomotion à Paris. » Il y a eu comme un blanc au bout du fil, puis... « Pourquoi pas ? Avec elle, rien n'est impossible ! »

« C'est la sainte du Caire Monsieur ! »

Ce dimanche 10 mai, je sonne donc à son appartement-secrétariat près de Beaubourg. Nous nous connaissions déjà. « Vous êtes venu en scooter ? Chic alors ! » Aussitôt dit, aussitôt fait : elle s'installe en amazone sur mon Peugeot 125 rouge... « Non, ma soeur. Il faut que vous vous mettiez à califourchon ». Elle s'exécute. Je n'ose pas lui imposer le casque (pourtant obligatoire) sur son voile.

Et nous voilà partis, direction Saint-Denys-du-Saint-Sacrement (IIIe arrondissement), elle, voile au vent, s'agrippant d'une main à mon imperméable et saluant les passants de l'autre...

À la fin de la messe, des paroissiens s'approchent d'elle, l'entourent, la touchent : « C'est la sainte du Caire, monsieur ! » Mais la soeur les écarte : elle a aperçu un mendiant accroupi au fond de l'église.

Elle s'assoit en face de lui : « Comment t'appelles-tu ? » ¯ « Roger » ¯ « Eh bien, Roger, tu as une bonne tête, tu as des bras et des jambes, pourquoi restes-tu là à tendre la main ? Allez, mon garçon, debout, et en avant ! » Et sur ce, elle se relève et, tout en claudiquant, remonte sur le scooter, acceptant, avec un plaisir évident, qu'on la prenne, ainsi perchée, en photo.

D'une brasserie, où je tiens enfin mon interview, je garde le souvenir d'une autre rencontre. Le serveur est roumain, Emmanuelle l'interroge : qui est-il ? d'où vient-il ? qu'a-t-il comme projet ?

L'autre, qui de toute évidence ne l'a jamais vue, se tient sur ses gardes. Les mots fraternels et justes de la soeur, son regard bleu, tendre, bienveillant, finissent par le toucher, il se raconte. J'ai ressenti comme une grâce qui passait et nous enveloppait tous les trois.



Jean-Yves BOULIC.

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Commentaires
C
Si seulement chacun de nous pouvait avoir un p'tit bout de son âme....le monde serait plus beau!
R
Ele va manquer dansce monde si dur ! Je me risque a revenir chez toi car tu me manquais. Asente depuistrop longtems du monde de la blogosphère...<br /> Je t'embrasse et à bientôt. Mimie
L
une très très grande dame !
N
Il est très beau ce reportage...pour une femme exceptionnelle !<br /> Bises
A
si nous étions un peu plus comme elle !! le monde n' en serait pas là... je lui vous une admiration sans borne !!
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